L’Eau : source de vie ou d’enrichissement
Le lancement par la communauté de commune de Bugey sud d’une étude de 4 millions et demi d’euros sur les compétences « eau et assainissement » a mis le feu aux poudres. Et de la diffusion d’une simple lettre d’information « Inf’Eau, ce qui nous attend : la CCBS lance une étude d’un coût prévisionnel de 4 millions d’euros ». Et d’un fait : Le bureau d’étude retenu par la Comcom est un sous marin du groupe multinational Suez qui gère déjà par délégation publique la collecte des ordures ménagère.
Les usagers sont les actionnaires de l’eau
Au contraire les initiateurs de cette assemblée citoyenne constatait : « l’eau ne doit pas être source d’enrichissement des multinationales. C’est un élément de survie de l’Humanité ; les collectivités doivent rester les seules gestionnaires de ce bien commun. L’eau doit rester un bien public et non un bien financier ». Et ils appelaient la population et les élus à intervenir pour que les communes qui le désirent conservent la gestion de l’eau potable et de l’assainissement.
Une assemblée publique de construction citoyenne
Sous la forme d’un atelier d’éducation populaire, Gabriel Amard, (coprésident et la Coordination Eau bien Commun France), lance des questions dans la salle : « savez vous qui gère votre eau ? Qu’est-ce que vous payez avec votre facture d’eau ? » Et les réponses fusent : les habitants paient la distribution de l’eau potable, le traitement des eaux usées, une part fixe (ou abonnement), la modernisation des réseaux et le salaire des professionnels impliqués dans la gestion de l’eau, leur consommation et la redevance à l’Agence de l’eau. Et quand la délégation de gestion est attribuée à une entreprise privée, les habitants-usagers paient des postes inexistant en régie publique comme la communication ou le service commercial, des impôts locaux, le transfert d’argent aux dividendes des maisons-mère, des crédits d’investissements à court terme.
Eau bien commun, gestion publique
Au fur et à mesure de la soirée, un raisonnement à 100 voix dessine ainsi la voie raisonnable de préservation de la ressource en eau et de sa gestion : le choix d’une ou de plusieurs régies publiques qui confie aux usagers-actionnaires et aux élus le soin de maîtriser les politiques de l’eau et du bien commun.
Un collectif citoyen est né
Belley Bugey Sud Tourisme : Vue depuis le Grand Colombier
Initié par quelques militants insoumis et quelques élus, l’assemblée a formalisé un groupe de citoyens aux opinions politiques et engagements diversifiés réunis par leur motivation commune à peser sur les décisions des élus de la comcom. Quelques jours après l’assemblée publique un groupe d’animation d’une vingtaine de personnes, élus, maires et citoyens de différentes communes s’est réuni à nouveau pour créer un collectif Eau dans le Bugey Sud. Ce collectif promouvra le report du transfert de la compétence et favorisera le choix d’une régie publique plutôt qu’une délégation à une entreprise privée.